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On pourrait croire que j’ai eu la vie parfaite : des parents hauts placés, amassant tout un tas de fric, une belle maison, fille unique. Conneries. La vérité c’est que mes paternels ont toujours été trop occupés à se détester et à bosser et qu’au final je n’existais qu’à travers les cadeaux qu’ils me faisaient. Notre grande villa ? Je la détestais. Toute mon enfance j’y ai tellement passé de temps toute seule que je ne la supporte plus. En fait, j’aurai vraiment adoré avoir une grande fratrie mais c’était trop demander. Heureusement que mes amis étaient présents et le sont toujours d’ailleurs. Mes parents ont divorcé à mes 10 ans. Dure réalité de la vie. Famille brisée. C’est ma gouvernante qui m’a élevée, sans elle je ne serai pas celle que je suis aujour’hui.

Il était là, lui et son sourire charmeur, lui et ses caresses. Mason. C’est dingue de savoir à quel point un prénom pouvait m’évoquer autant de sentiments à la fois. Entre haine et passion, notre amour a eu raison de nous, pauvres victimes. Le petit gamin de Cupidon a mal fait son boulot, on s’est autodétruits. Pourtant tout allait bien au début. Dès que mon regard a pour la première fois croisé le sien, il a attiré mon attention puis on a parlé. Il m’a voulu, il m’a eu. Ce n’était qu’un jeu auquel j’avais tant l’habitude de jouer… Plaire, séduire, se faire désirer, profiter et recommencer. Cette fois c’était différent. A vouloir trop m’approcher du soleil, je m’y étais brulée les ailes. Mason&Eileen, Eileen&Mason, on était pareils, les facettes d’une même médaille. On dit que : qui se ressemble s’assemble. C’est exactement ce qui était arrivé. Le jeu a duré trois longues années au bout desquelles au final chacun ne couchait plus qu’exclusivement avec l’autre. Je me souviens encore de la fois où prise au dépourvu je lui ai dis ces trois mots qui auraient pu le faire fuir : « Je t’aime. » Je ne m’étais jamais autant ouverte -c’est le cas de le dire- à quelqu’un. Jamais je m’étais exposée et dévoilée à un homme. Mais voilà, il n’était pas n’importe quel homme et c’est je crois, ce qui me faisais le plus peur. D’autant plus qu’après ces mots prononcés, il ne m’a rien dit en retour. Frustration à son paroxysme. Je me suis barrée dans le feu de l’action. Finalement je n’ai jamais plus regretté mes paroles puisque j’y ai récolté 11 mois de bonheur. Enfin presque. Ou alors pas du tout…



Des bras vinrent encercler ma taille tandis qu’un baiser fut déposé au creux de mon cou. Doucement je me dégageais de cette emprise. Depuis quelques mois déjà, je détestais ce que j’étais devenue, ce qu’on était devenus ensemble. Ça en était devenu maladif. On était en couple et pourtant la confiance ne s’était toujours pas installée. A la place, on avait chacun droit à des crises de jalousie et de paranoïa. J’en venais même à épier le moindre de ses faits et gestes, ses appels téléphoniques et j’en passe. De son côté, il en était venu aux mêmes extrêmes… J’ai été forcée de me rendre à l’évidence. « Il faut qu’on parle » Phrase annonciatrice de la tempête que j’allais provoquer. Je respirai un bon coup, le regard fuyant. Enfin je me risquais à plonger dans ses yeux ténébreux qui m’ont toujours fait craquer et qui me font encore craquer malgré tout. « Nous. Nous deux ensemble, ce n’est plus possible. Tu es un coureur de jupon je n’y pourrai jamais rien et ça me tue de toujours me demander si tu n’es pas parti voir ailleurs, si tu ne t’es pas lassé de moi. On se détruit, ça nous bouffe. J’en peux plus, j’abandonne. On ne peut pas continuer comme ça, je ne veux plus… » Voilà, c’était sorti et ce n’était pas de gaieté de cœur que je mettais un terme à notre relation après 11 mois. Je n’avais jamais pensé possible d’aimer quelqu’un autant et pourtant ne pas s’épanouir ensemble et au contraire se faire souffrir. J’étais persuadée qu’il était l’homme de ma vie, je le suis peut-être encore. Aujourd’hui tout est différent. Je l’ai quitté et pourtant c’est impossible de m’en défaire. Mason et encore Mason. Il est là partout, toujours aux bras d’une nouvelle conquête et quand ça n’en ai pas une nouvelle, c’est l’une de mes connaissances. Je ne compte plus les fois où comme une conne j’ai pleuré pour l’avoir quitté mais c’était le mieux, oui le mieux que je puisse faire.

On connait tous ces soirées où l’on dépasse le stade « pompette » pour avoir un peu beaucoup forcé sur l’alcool. Enfin personnellement j’en connais beaucoup, ce n’est pas pour rien que j’ai rejoint la sororité des Gamma. On est chacune présentes l’une pour l’autre, des sœurs, et bien que ce lien peut paraitre superficiel aux yeux de certains, je sais qu’elles ont été là pour moi depuis mon arrivée à l’université. Pour en revenir à ces soirées, j’avoue souvent me laisser aller pour oublier, pour m’amuser, pour passer à autre chose. A chaque fois il est là, usant de son charme. Pour me faire rager ? Surement. Le problème ? Je fais de même, je chauffe d'autres types juste pour attirer son attention et je réussis. Toujours. Plusieurs fois je me suis retrouvée dans ses bras, comme avant. Je me déteste pour ça parce que nous deux c'est juste impossible. Il m'obsède, c'est dingue comme après 4 mois il occupe toujours mes pensées. Je le hais tellement je ne peux me passer de lui. Plus qu'un ex, il est aussi mon ami qui malgré notre rupture répond toujours présent et d'ailleurs c'est réciproque. Malsain, c'est bien le mot. Notre relation est malsaine et autodestructrice comme une bombe à retardement.

Il y a peu, cette bombe a explosé. La raison? Drew, son meilleur ami, et moi. Sincèrement je ne me souviens absolument de rien. On avait trop bu, je l'aime bien mais pas au point de planter un couteau dans le dos de Mason. Si j'avais été consciente, jamais je n'aurai couché avec Drew. On a d'ailleurs probablement rien fait à part se réveiller dans le même lit après une soirée arrosée... Evidemment, cette histoire a tout compliqué entre Mason et moi. Oui, plus que ça ne l'était avant. Il m'en veut, je le sais, je le vois dans ces yeux à chaque fois qu'il pose son regard sur moi depuis. J'ai déconné mais c'est peut-être mieux ainsi; sa rancoeur envers moi nous permettra peut-être de tourner la page... Il me manque, malgré tout ce qu'il s'est passé, je tiens encore énormément à lui. J'ai tenté de l'oublier mais je ne peut pas le rayer de ma vie du jouer au lendemain. Puis j'entends ce qui se dit à propos de nous: « Les seuls qui ne savent pas que Mason aime Eileen et qu’Eileen aime Mason, sont Eileen et Mason. » Ils ne savent pas de quoi ils parlent.


If two people are meant to be together, eventually they’ll find their way back