Il n'y a qu'une chose que l'on ne peut pas faire dans une vie, c'est bien échapper à la réalité, oppressante, destructrice... Cette réalité qui nous inonde tout le temps, cette réalité qu'Anastase commence à fuir grâce à la drogue. Depuis presque une semaine maintenant, il a entièrement sombré dans la drogue, il a quitté sa copine et se retrouve à travailler dans un bar dirigé par un homme qui lui a fait subir des choses que l'on ne peut pas imaginer. Une douleur perpétuelle assaille Anastase qui ne sait que faire d'autre que prendre de la drogue. Anthea essaye de le calmer, comme elle le peut, elle est désormais sous les ordres de Camille qui n'a pas pu se déplacer lui-même pour s'occuper d'Any. Il lui en veut de ne pas le faire, il en souffre de son absence, mais il est bien content d'un côté qu'il ne soit pas là, parce que si c'était le cas, Ana serait déjà dans une cure de désintoxication. Il ne faut pas qu'il songe à cela, vaut mieux qu'il pense à quitter son travail rapidement ce soir, le violoniste ne veut pas tomber sur son patron avant de partir, on ne sait jamais ce qu'il lui réserve mais il n'y arrive pas. Richard lui fait comprendre qu'il doit faire la fermeture ce soir, c'est à dire jusqu'à 4 heures du matin, exténué d'avoir passé sa nuit dehors, Any se remet à la tâche sans broncher. Il est clean en ce moment, c’est à dire qu'il est énervé, stressé, au bord de la crise de nerfs, son patron se joue de ça, il lui lance de cinglantes répliques, le met dans des situations incongrues. Richard le détruit tout doucement. Sa longue veste sur les épaules, cachant sa chemise blanche ouverte, la cigarette en bouche, Any sort dehors, mal à l'aise dans son slim noir. Heureusement, c'est finit pour aujourd'hui.

Anastase ne voulait pas se retrouver devant son ancien immeuble, non, c’est simplement qu'il ne sait plus ou il va, ni ce qu'il fait en ce moment. Ces pas le guident un peu n'importe où, c'est pourquoi il envoie des messages de détresse afin qu'on l'aide à se repérer parce qu'il n'a aucun sens de l'orientation alors c'est par un concours de circonstances qu'il se retrouve près de son ancien immeuble. Il regarde celui-ci d'un air des plus désolé, comme si il parlait au béton, bien que cela soit impossible, mais il s'imaginait vivre tellement de choses dans ce bâtiment avec Sybille. Oui, Sybille, la femme qu'il ne peut s'empêcher d'aimer, la femme qui se trouve de... Devant lui ? Anastase se fige complètement, merde, elle est là ce soir. Nan, mais il est quatre heures du matin et elelr entre toute seule chez elle ? Mais elle est folle et si quelqu'un lui tombait dessus, et si quelqu'un voulait lui faire du mal ? Cette pensée fait frisonner le corps tout entier d'Anastase qui ne supporterait pas qu'il lui arrive quelque chose. Il passe sa main sur le mur d'un immeuble à manque de se prendre une poubelle dans la hanche, c'est là qu'il entend la voix de Sybille transpercer le silence de cette nuit. « C'est moi... » Bah oui que c'est toi abruti ! Elle va te frapper avec son sac à mains et avec un peu de chance, tu t'écrouleras après trois coups, ça ne durera pas longtemps. Any sort de l'ombre serrant sa veste contre son corps, fragile et très mal-nourrit depuis son départ. « Je... Je voulais juste marcher un peu... » Oublier les actes de Richard, la mauvaise soirée, le manque de drogue et surtout, son manque d'elle.

« Non, je ne te suis pas. » Dit-il d'une voix lasse. Any ne pourrait pas faire une chose pareille et briser le peu de choses qu'il reste entre eux deux. Il a déjà foiré trop de choses avec elle qu'il ne peut pas la perdre entièrement, jamais il ne le supporterait. Son équilibre psychologique déjà bien affaiblit tient en partie grâce à elle. La lutte contre Richard n'a jamais été aussi dure, mais lorsqu'il a besoin de force, il songe à tous ses bons moments qu'il a passé avec Sybille lorsqu'ils étaient en vacances et après, il se vide l'esprit et subir, les assauts répétés de son bourreau qui n'en aura sûrement jamais finit avec lui. « Tu sais très bien que je ne vais pas faire ça. » Ajoute-t-il avant de tirer sur sa cigarette et de remarquer qu'elle a peur, il sourit en coin, désormais, elle a peur de lui. Any est vraiment tombé si bas que ça, un soupir s'échappe de sa bouche et il recule d'un pas pour répondre à Sybille. « C'est bon, je m'en vais. » Plus un mouvement. Non, il ne veut pas vraiment s'en aller, cependant, il ne veut pas qu'elle le déteste encore plus qu'elle ne le déteste déjà, mais elle semble pas du tout en phase avec ce qu'elle dit. Manifestement, elle veut qu'il s'en aille, mais son regard et son corps disent le contraire. Cependant, n'étant pas du tout sur de ce qu'il voit ou croit voir, Any ne veut pas précipiter les choses, non, il n'a vraiment pas le droit de lui faire du mal une nouvelle fois, enfin, il n'a plus la force de faire quoi que se soit. Richard l'a tué. « Je te laisse... » Sa voix est basse, il n'y a vraiment qu'elle qui peut l'entendre, elle traduit l'état dans lequel il est maintenant. La nuit a été longue dehors, il n'a pas trouvé d'endroit ou dormir en sachant qu'il ne voulait pas déranger Nath, ni aller au bar si c’est pour tomber sur Richard et finir avec lui, non.

Son esprit lui dit de s'en aller, de ne plus jamais revenir, de la quitter pour ne plus lui faire de mal, mais son cœur lui, il veut qu'il reste, qu'il lutte, qu'il aille la voir, se mettre à genoux s'excuser jusqu'à en perdre la voix. Anastase ne sait vraiment pas quoi faire, il est complètement tiraillé entre des sensations, sentiments qui divergent tous. Pendant une seule seconde, il songe à se laisser tomber par terre et à mettre fin à tout ce qu'il se passe en lui, mais il n'a pas le droit, pour elle, pour Anthea, tout ce qu'elle fait pour lui, pour Camille et pour lui-même. Alors oui, Anastase ne bouge pas, il termine lui aussi sa cigarette qu'il lance d'un geste expert dans le cendrier en face de lui. Il fait un pas en avant en la voyant se retourner et ouvrir la porte de l'immeuble. Il n'a vraiment pas le droit de faire ce qu'il va faire, non, certainement pas, mais son corps, son cœur explose dans sa poitrine, il va mourir s'il continue de battre avec autant de force. Prenant le peu de courage qu'il lui reste, le peu de force et son amour pour elle, il s'avance cette fois de plusieurs pas. Sa main droite se pose sur l'épaule de Sybille qu'il serre doucement, mais pas trop, juste pour qu'elle sache qu'il est là. Any ne veut pas la forcer à rien, il sait à quel point c’est horrible de se faire forcer. Il est certainement l'un des mieux placé pour le savoir après ce qu'il a vécu alors, il ne va l'obliger à rien, cependant, il la pousse, avec son corps, son corps tremblant, faible. Il inspire son odeur si particulière qu'il aime tant. Il se redonne des forces, il pose ses lèvres dans sa nuque goûtant à nouveau à sa douce peau. « Je suis désolé...» Dit-il contre son oreille alors qu'ils se retrouvent contre la porte de l'ascenseur. Anastase devrait s'en aller, elle devrait lui mettre des claques, le frapper pour qu'il s'en aille. Si elle le faisait... Si seulement.

C'est trop fort pour lui, il est incapable de lutter face à tout ce qu'il ressent à cet instant précis, alors cette gifle, c'est pire que tout, elle y met tout ce qu'elle a en elle, son visage se décalé sur le côté face à la force qu'elle a employé. c’est une douleur, une douleur horrible, mais moins que celle que Richard lui inflige, parce qu'elle semble si humaine dans sa réaction, contrairement à Richard qui est inhumain. c’est ça qui fait qu'Anastase ne va pas s'en aller comme ça. Sans doute il le devrait, partir, s'enfuir comme un voleur, ne pas assumer et la laisser souffrir encore plus parce qu'il n'aurait pas prit le courage de rester. Ça va sûrement être la première fois qu'il assume enfin quelque chose. Ce soir, il est clean, il a passé une soirée de merde, sa chemise est en lambeaux, il n'a pas mangé depuis quelques temps déjà, Richard a encore fait le con avec. Mais son rayon de soleil est là, Sybille est là, à portée de main, dans cet ascenseur qui ne va pas se tarder à se fermer. Il la fixe dans les yeux, portant sa main droite sur sa joue endolorie. « Oh et puis merde... » Dit-il pour lui même avant de s'engouffrer dans l'ascenseur juste avant que les portes ne se referment. Un pauvre petit mètre les séparent, c’est à Anastase de briser la distance, d'aller de l'avant pour une fois. Difficilement, il avale sa salive avant de faire ce pas en avant, ce pas qu'il aurait du faire depuis tellement longtemps. Il se colle à elle, son torse contre sa poitrine, son bassin contre le sien. Il a une tête de plus qu'elle, il en profite pour lui glisser un « je t'aime » d'une sincérité presque effrayante avant de l'embrasser, sur ses lèvres, dévorant celles-ci de passion, d'amour, d'espérance. Anastase a besoin d'elle pour survivre.

Anastase se laisse complètement dominer par ses émotions pour la première fois de sa vie devant quelqu'un, autre que Camille. Ce n'est pas des larmes qui coulent ce n'est pas de la peur, mais du désir, pur et dur. Son corps et son cœur prennent le dessus sur son esprit. Il n'y a plus de place pour des réflexions superflues à cet instant. Le fait qu'elle dise non et qu'elle le repousse n'y change rien non plus, puisque ce qu'il voit sur son visage est en total contradiction avec ses paroles. Les gestes de Sybille sont mous, dépourvus de vraies convictions, voici les dernières déductions d'Anastase avant de fondre sur ses lèvres une nouvelle fois, avec plus de passion cette fois. Ses mains glissent sur ses hanches, il presse son corps contre le sien alors que des paroles de Sybille lui reviennent à l'esprit, notamment l’euphémisme sur sa nullité, un truc comme ça, un truc qui ne lui avait pas plût. Au diable la tendresse, il n'y a plus que de l'amour passionné. Cet ascenseur va être, le lieu d'une union plutôt explosive ce soir, enfin ce matin vu l'heure.

Anastase a besoin de la sentir contre lui, de sentir sa chaleur humaine, sa force, son odeur, il a besoin de tout d'elle, elle a clairement besoin d'elle pour survivre. Depuis que Richard est de retour, le violoniste sombre petit à petit, tous les jours, il tombe un peu plus dans un gouffre qui ne semble ne pas avoir de fond. Cependant, ce n'est pas le moment de penser à cela, Sybille l’attire contre elle comme elle le peut. Ça y est, elle est réceptive et elle l'embrasse comme elle ne l'a jamais fais faisant gémir Anastase dans sa bouche. Son bassin se presse contre le sien et ses mains partent à l'assaut d'un corps qu'il connaît déjà mais qu'il a hâte de redécouvrir. Ses longs doigts fins glissent en dessous de son t-shirt, oui il a déjà poussé la veste. Ses lèvres quittent les siennes pour s'attaquer à sa nuque qu'il mordille et embrasse laissant une trace de son passage.

Une robe, c'est sûrement ce que les femmes peuvent porter de mieux. Anastase glisse ses mains derrière son dos à la recherche de la fermeture éclair qu'il trouve rapidement et d'un geste sec et fait tomber la robe découvrant le corps de sa chère et tendre qui lui avait tant manqué, réveillant alors son énergie pulsionnelle sexuelle. La robe s'écroule par terre, Any tend son bras derrière lui et appuie sur le bouton d’arrêt de l'ascenseur. Non, ils ne sont pas là pour jouer aux cartes. Sa main droite se place dans l'aine de sa partenaire avant de descendre pour attraper sa cuisse et lui faire monter sa jambe qu'elle l'enroule autour de ses hanches. Ne demandez pas à Any pourquoi il fait ça, ni comment il a apprit, il ne le sait pas. Anastase agit sous des pulsions, très puissantes. Il reprend ses lèvres contre les siennes et l'embrasse passionnément collant son corps contre le sien, qu'elle sente l'excitation grandissante.

Il est vrai que l'on peut rapidement perdre pied dans ce genre de situation, cependant Anastase n'est pas sous l'effet de la drogue, peut-être est-il un peu éméché ? Il a l'habitude, c'est quelqu'un qui tiens vraiment bien l'alcool. Là n'est pas la question, ni le problème, parce qu'Anastase domine, pour la première fois de sa vie, il domine quelqu'un et heureusement qu'il ne se rend compte de rien parce que sinon, il aurait certainement peur de se voir agir de la sorte. Ce n'est pas quelqu'un de dominant par nature, il est celui qui s'efface, celui que l'on oublie, alors que là non, ses mains sont actives, sur ses cuisses, le plat de son ventre, sa poitrine généreuse, sa nuque, ses joues, ses cheveux. Il caresse chaque parcelle de son corps à l'aide de ses mains alors que son bassin l'empêche de s'en aller, même s'il sait qu'elle ne va pas le faire, c’est une sorte de sécurité. Un gémissement de crainte mêlé à du désir s'échappe de sa bouche alors qu'il est torse nu contre elle, heureusement qu'elle ne voit pas les traces sur son torse du passage de Richard.

Richard a sans aucun doute détruit des choses en Anastase, des choses qu'il ne pourra plus jamais avoir dans sa vie, comme de la confiance. Mais il lui a donné quelque chose, de la passion, pourquoi ? Parce que le jour ou Any l'a revu au bar, il s'est passé l’irréparable et pour se protéger, Any ne pensait qu'à une chose, Sybille, la femme qu'il aime et qu'il aimera toute sa vie alors oui, elle l'a sauvé, elle et la drogue l'ont sauvé ce jour là, parce qu'il se serait sans doute tué par lâcheté d'assumer l'acte de Richard sur sa personne. Alors oui, il est passionné, il fait des choses que jamais il n'avait fait avant. Il se laisse complètement envahir par ses émotions, plus puissantes que jamais. Ses mains s'aventurent dans des contrées qu'il avait du mal à apprivoiser avant. Il défait sa culotte rapidement alors sa sa bouche découvre sa poitrine qu'il caresse, cajole en, prenant son temps, se délectant du plaisir juste avant de la plaquer, brutalement contre la paroi, faisant trembler l'ascenseur. Anastase le vierge n'existe plus.

Tout s'accélère entre eux deux. Anastase a complètement perdu le contrôle de son corps. Il ne sait pas réellement ce qu'il fait, la seule chose qu'il sait c'est qu'il la veut, là, maintenant. Any a besoin de la faire sienne contre cette paroi dans cette ascenseur. Il la serre contre lui, il semble être certain de tous ses gestes. Pour une fois dans sa vie, il sait ce qu'il doit faire sans pour autant avoir du contrôle sur lui-même. Peut-être faut-il qu'il soit défoncé afin de pouvoir réaliser tout ce qu'il désire ? Qui sait, la drogue l'aide peut-être à se dévergonder, enfin, c'est clairement le cas. Il est vulgaire, arrogant, sur de lui lorsqu'il prend quelque chose et là, c'est ce qu'Anastase est. Un homme sur de lui, de ces gestes, de ses capacités. Oui, il va la prendre là, contre la paroi de cet ascenseur, il n'y aura pas de gentillesse, juste du sexe. Il faut le dire. Bien sur qu'il l'aime, jamais il ne pourrait ne plus l'aimer. Il se sent attira vers elle, son bassin collé au sien et d'un seul coup, il la soulève par ses cuisses pour qu'il puisse s'infiltrer en elle gémissant comme un damné tellement le plaisir est intense. Il ne bouge pas pendant quelques secondes afin de calmer son rythme cardiaque avant d'entamer un mouvement du bassin.

and from your lips she drew the hallelujah.

C'est surement la première et la dernière fois qu'Anastase va agir de la sorte avec elle. Il ne sait pas réellement ce qu'il fait et lorsqu'il s'en rendra compte, il s'en voudra. Ce qu'il fait, ce n'est absolument pas son genre. Il ne se reconnait plus, la drogue fait de lui quelqu'un d'entièrement différent, Any est méconnaissable. Il est en elle, complètement, elle lui appartient à cet instant, elle ne peut plus lui échapper. Il grogne de satisfaction avant de bouger son bassin, d'abord lentement pour s'habituer avant d'y mettre plus de passion. Il gémit son prénom, s'agrippe à elle comme il le peut, il s'adonne entièrement à elle, corps et âme. Sybille est complètement offerte à lui et il adore cela, cette sensation de dominer, pour une fois qu'il l'apprécie. Il la mène au plus haut qu'il le peut, même au dessus du septième ciel. Il la fait gémir et gémit lui aussi, de façon presque animale, c'est la première fois. Les bruits qu'elle fait lors des baisers l'excite encore plus alors il continue de la faire sienne, jusqu'à la délivrance qui ne tarde pas à venir.