▲ when it all starts.
« Aie ! » « Menteuse, ça fait pas mal ! Regarde, Addie a pas mal elle. » Je me suis mis alors à taper Addie, qui ne bronchait pas. J'avais quoi, sept ans et je tapais les filles. Elles m'évitaient toutes comme la peste. J'étais le petit gros dur de la cours de récréation. Même les garçons n'étaient pas du genre à trainer avec moi. Depuis tout petit, j'avais cette habitude de taper tous ceux qui s'approchaient trop de moi. Certains ont insisté pour rester près de moi tout ce temps et ce sont mes meilleurs amis. Les autres, des amis de passage. De toute façon, ceux qui fuient ne méritent pas mon amitié. Que des cons j'vous jure. Ce n'est pas comme si j'étais si désagréable. Je ne sais pas comment ils le perçoivent, après tout, je ne le vois que de mon point de vue. Mais ouais, je dois pas être si désagréable que ça. Alors pendant des années, j'ai continué à être le petit con que j'étais, à frapper les garçons et les filles. La terreur de Jacksonville, c'est moi. Mes parents ont tenté de savoir d'où ça venait mais aucune idée. J'étais violent de nature. Mais au bout d'un moment, les filles me paraissaient différentes, alors j'ai cessé être con avec elle, du moins le con violent. Je restais malgré tout le con vulgaire. Mais quand j'ai eu l'âge, j'étais le con qui les foutait en dehors de mon lit. Et ouais, parce que dès mes quatorze ans, j'étais actif sexuellement. Je me souviens même plus de ma première fois. Je m'étais réveillé un lendemain de soirée en compagnie de la fameuse Addie, nue sous le drap. Oh ouais, j'étais de cet acabit.

▲ when you grow up and become a man. or almost.
Je sais pas comment j'ai fait pour ne pas la remarquer. Elle, la jolie blonde qui passe devant moi et qui me regarde elle aussi. Elle doit être nouvelle, absolument, il n'y a aucune autre raison pour laquelle je ne l'aurai pas remarquée avant aujourd'hui. Elle a cet air angélique qui fait que j'ai craqué tout de suite. J'te jure, c'est... boum! J'ai pensé à elle pendant quelques jours, peut-être des semaines -après tout j'avais perdu la notion du temps- et c'est pour cette raison que je l'ai finalement approchée, lui demandant de sortir avec moi. Elle n'est pas comme les autres filles que j'ai abordé pour les sauter. Non, les pensées que j'avais envers elle n'incluaient pas de partie de jambes en l'air. Le soir même, on avait alors notre premier rendez-vous. C'était mon premier, ce n'était pas mon genre d'inviter des filles à sortir... Alors j'étais assez nerveux, un vrai gamin. Puis on est arrivés devant sa porte, silencieux. Après quelques instants, je me suis lancé. « Tu m'plais, vraiment. » Elle m'avait fait un sourire en coin, baissant sa tête par la même occasion et me répondant doucement un « Toi aussi tu me plais.. » J'ai alors posé ma main sous son menton, relevant sa tête et la regardant dans les yeux. Ses yeux bleus sont justes magnifiques. Instinctivement, je me suis rapproché de son visage et je l'ai doucement embrassé. Tendrement, avec une pointe d'envie. Mais je me suis réservé. C'était notre premier baiser et je voulais rien gâcher.
Deux mois, ça fait deux mois qu'on est officiellement ensemble et je me sens revivre, littéralement. Et puis il y a eu ce jour... On était tous les deux dans ma chambre, à s'embrasser quand elle a commencé à déboutonner son chemisier. Je me suis arrêté -ce qui n'était pas vraiment mon genre, du tout- et je l'ai regardée. « T'es sûre ? Du genre vraiment vraiment ? » Elle se mit à rire alors que je n'étais pas d'humeur à rigoler. « Nathan, je t'aime. Alors oui, je suis sûre. » Elle retirait entièrement son chemisier, étant juste en soutien-gorge devant moi. « Non mais séri- » « Nathan ! » Elle m'attrapait derrière le cou et m'attirait vers elle pour m'embrasser avec envie. Oui, c'était sa première fois, et c'était moi qui était hésitant, contrairement à elle qui en avait très envie. Et c'était vraiment super. La plus belle expérience qui soit. Pour moi, comme pour elle, d'après ce qu'elle m'a dit, bien évidemment.
Ça allait très bien entre nous, vraiment. Un an, on est resté un an ensemble et c'était le pied. La fin de notre histoire ? Je ne sais pas trop comment ça s'est passé, ça reste encore flou dans ma tête. Un jour tout allait bien, et le suivant, je me retrouve face à mes parents et à ma petite amie qui veulent que j'arrête d'être violent. Et que pour cette raison, ils m'envoient dans une école militaire pour y passer la dernière année de lycée. Je ne savais pas que ça signifiait rupture entre Zoey et moi, je ne savais pas du tout. Et quand je me suis retrouvé à l'université de Jacksonville et que je l'ai revue dans le couloir, le fait qu'elle tourne les talons et m'ignore royalement m'a complètement détruit. Elle... elle a rompu sans avoir mon avis et je ne sais pas pourquoi. C'était parce que j'étais violent ? Aucune idée.

▲ when you want to fix everything, no matter what it takes.
Il y a ce jour, où j'ai voulu aller la voir pour des explications. J'ai mis un an à rassembler ce courage qu'il me manquait pour aller la voir. Et quand je l'ai eu, ça s'est pas vraiment passé comme je voulais. Enfin, je me suis approché d'elle et je l'ai emmené dans une pièce pour qu'on soit seuls, juste elle et moi. Elle n'aurait pas l'occasion de partir de cette façon. Je l'ai regardé, scruté. Tous ces petits détails qui avaient changé depuis que je suis parti à l'école militaire. « Tu as changé... » Elle a pris cet air contrarié. « Nathan, qu'est-ce que tu veux ? » J'ai doucement soupiré, continuant de la regarder malgré tout. « Pourquoi ? Pourquoi on n'est plus ensemble alors que tout allait bien entre nous ? Pourquoi tu m'évites comme la peste depuis que je suis revenu... Pourquoi..? » Je m'étais installé sur la table juste derrière moi. Zoey n'était pas proche de moi, elle avait instauré cette limite entre nous, très visible comme limite même. « Ne me prends pas pour une conne Nathan, je sais ce que tu as fait et hors de question que je sorte avec un garçon qui me trompe. » Elle l'avait dit sèchement mais avec conviction. Le seul truc qui me dérangeait dans sa phrase, c'était le fait qu'elle pense que je l'ai trompée. Moi ? La tromper ? Impossible. « Attends, quoi ? » « Arrête de faire l'ignorant. T'as trompé toutes celles avec qui tu es sorti avant moi, alors pourquoi pas avec moi ? Je ne suis qu'une fille de ta si précieuse liste alors va te faire foutre! » Elle a essayé de s'en aller mais je me suis relevé et j'ai attrapé ses bras pour pas qu'elle s'en aille. La colère montait en moi, je voyais rouge, tellement rouge que je perdais le contrôle de moi même. « Tu te prends pour qui ? Hein ? » Je l'ai lâchée et dans un élan de fureur, j'ai balancé une table ainsi que les chaises. « Je t'ai trompé ? Moi ? Va te faire voir ! Jamais je t'ai trompé parce que contrairement à toi, je t'aimais moi! Alors barre toi ! » Et elle s'était barrée. Ces mots ? Je n'en ai aucun souvenir mais depuis, elle m'évite encore plus qu'avant. De la peur ? Surement... Je n'étais pas dans mon état normal.
Quelques jours après, j'ai eu l'agréable visite de son meilleur ami qui était venu me démolir la gueule. Bien tenté mec, mais je suis plus violent que toi. Avec lui, c'est bagarre après bagarre. Il ne veut pas que je m'approche de Zoey sinon, j'aurai à faire à lui. Il me fait pas peur. Mais sachant que je veux la récupérer, ça va être difficile avec lui qui n'est pas vraiment de mon côté. Ouais, je veux la récupérer... Je l'aime. De tout mon cœur. Hors de question que je la perde à nouveau... Je la vois avec ces garçons qui lui tournent autour et ça me rend malade. Je n'ai qu'une envie, leur fracasser la gueule un par un et qu'ils ne l'approchent plus jamais. Ouais... voilà à quoi se résume ma vie : les études, la bagarre, et mon envie de récupérer Zoey par tous les moyens.