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C’est avec un sourire que je commence ce journal qui me sera sans doute inutile, mais moins pour la personne qui serait susceptible de tomber sur lui. J’estime être fièrement d’accord avec cette citation du film de Coppola. Sans paraître macho – tiens, elle est bonne celle-là - ou matérialiste, sans fric, nous sommes rien. Surtout les hommes. Et j’estime de nouveau être un cadeau des cieux pour certaines d’entre vous, quand je dis certaines, je parle notamment des femmes, et, ma foi heureusement, rien n’est plus sublime que le corps d’une femme. Je m’appelle Cleveland Abraham.

Son prénom Apollon lui vint de son grand-père de France. Celui-ci devint le grand-père préféré de du petit garçon, lui faisant découvrir le chocolat, source de délices au combien aimé de plaisir interdit qui vous arrive directement dans les cuisses et qui vous barbouille le visage d'un mélange marron qui colle.... Sydney est son premier prénom.

C’est aussi en allumant une de mes Lucky Strike que je songe soudainement à vous conter mon réel amour envers les femmes. Mais, en faite, je préfère garder ça pour moi. Ces nombreuses pages ne seront sans doute pas suffisantes pour tout mon éloge. Depuis petit, selon les dires de ma mère, j’aime les femmes. J’ai toujours eu la mauvaise habitude de les charmer, aussi bien celles qui m’éduquaient dans les écoles les plus sélects que mes petites camarades. J’ai même été à plusieurs reprises dans le bureau d’un directeur souffrant de calvitie qui me grognait dessus car les parents des « élues » se plaignaient des beaux discours et de lettres enivrées de fleurs que j’avais cueilli dans la prairie de notre maison d’été pour une « élue ». Ces temps-ci, autant dire que je n’avais guère changé. La maturité m’avait aussi gagné, le physique avantageux était devenu presque une arme pour moi mais j’avais arrêté les lettres. Autant aller droit au but ?


Commençons par le commencement.


Je n'aime pas raconter ma vie, mais puisqu'il le faut… Ma naissance s'est faite sans mon père, ce dernier nous a lâchement abandonné ma mère et moi. Mais peu importe, je n'ai jamais manqué d'une présence paternelle, peut-être que ma mère si, néanmoins elle ne m'a presque pas parlé de lui. Elle m'a raconté la fois où il a claqué la porte, plus précisément la dernière fois qu'elle l'a vu. Elle m'a avoué l'avoir aimé, avoir rêvé de fonder une famille avec lui mais finalement l'amour n'a pas eu raison d'elle. Ma mère je l'aime et je la respecte puis elle est la seule pour qui je suis capable du meilleur. Un homme riche l'a épousé quand je n'avais que six ans. Je ne l'apprécie que trop peu. Il ne m'aspire pas confiance. Mais il restera le père de ma sœur née deux ans plus tard. Elle est la bonté incarnée. Je déconseille quiconque de lui faire du mal. Je la considère encore comme une môme. Je suis peut-être un peu trop protecteur envers elle et elle ne cesse de me le rappeler. J'ai sombré dans la délinquance durant l'année de mon seizième anniversaire. Je me suis donné l'occasion de devenir une mauvaise fréquentation sans m'en rendre compte. Je me suis écarté de ma famille pour ne pas l'attirer dans mes problèmes. Je m'en veux de ne pas être le fils modèle, d'avoir laissé ma mère payer ma caution chez les condés. J'ai aussi tabassé le copain de ma sœur. Ce minable a levé la main sur elle. Je lui ai donc rendu la monnaie de sa pièce, rien de plus. Il l'a plaqué et elle me l'a reproché entre deux larmes. Je suis moi aussi tombé amoureux. Quelle erreur. L'amour m'a donné des ailes, pour ensuite me les arracher. L'année suivante, mon beau-père m'a viré de chez lui, sans que ma mère proteste. J'étais d'après lui, un mauvais exemple pour sa fille. Il me prend pour un vaurien, un mec sans avenir et qui entraîne ma petite sœur dans ma déchéance. Ma petite amie m'a proposé de la suivre dans sa ville natale, Perth. Je l'ai donc suivi. J'ai laissé des personnes derrière moi, ma mère et ma sœur, bien que je n'avais plus l'autorisation de les voir. J'ai aussi abandonné ma meilleure amie. J'ai passé deux ans là-bas, la raison de mon retour ?


L'évènement inévitable!


« Tu viens m'annoncer, la voix tremblante que tu retournes avec ton ex ?! » J'étais blessé… une plaie s'était formée au niveau de mon cœur. J'étais tombé amoureux pour la première et dernière fois. Elle retournait avec son ex qu'elle n'avait pas revu depuis cinq ans et qui l'avait humilié en la trompant avec une autre. Je ne voulais plus la voir. Mon cœur se referma… « Saul pardonnes moi. » Elle plaisantait ou quoi ? Je ne voulais pas la pardonner. Elle laissa couler quelques larmes, ce qui ne me toucha pas. J'étais trop énervé contre elle pour la prendre dans mes bras et la consoler. Je restais là devant elle, sans dire le moindre mot. Elle se rapprocha de moi comme pour me faire une accolade. Je reculai d'un pas rapide. « Gardes tes larmes et tes remords pour d'autres. » J'avais beaucoup laissé pour elle. J'étais même devenu quelqu'un de bien, un mec sans histoire. Elle s'empressa de sortir de chez moi, tout en pleurant et marmonnant une dernière phrase. « Mes sentiments envers toi étaient sincères. » Elle se foutait de moi ou quoi ? Je m'en fichais. Elle allait retourner dans les bras de son ex en osant me dire une telle chose. Je fermai la porte derrière elle, sans enrichir notre conversation. Je m'installai sur mon canapé. Je l'aimais encore… j'allais la détester. J'ai ensuite noyé ma colère dans l'alcool et ma mésaventure amoureuse dans les bras d'un tas de filles différentes. J'ai continué ma débâcle de nouveau en ville. Je suis encore exclu par le mari de ma mère qui impose ses lois. Il m'empêche de voir ma famille. Je me faufile alors chez eux le soir, pour voir ma sœur. Je passe quelques minutes avec elle. Je m'assure qu'elle va bien. Elle me dit que oui. Je n'en suis pas sûr. Je n'ai aucune confiance en mon beau-père mais ce n'est peut-être pas lui la cause. Je connais d'ailleurs le responsable, celui qui la rend maussade. Je ne peux vous en dire plus, car de là découle un secret. J'ai croisé ma meilleure amie dans un bar. J'avais trop bu ce soir-là. Elle me reproche de l'avoir laissé sans nouvelles depuis plus de deux ans, puis se braque, énervée de me voir ainsi et s'en va. Je l'ai revu sur son lieu de travail. Je cherchais moi-même du boulot. J'ai décroché un poste. On travaille ensemble, elle en qualité de bibliothécaire et depuis elle ne cesse de me faire la morale sur mon attitude avec les clientes . Elle m'avoue en être jalouse. Je me suis servi de cela pour coucher avec elle. Je m'en veux. J'ai essayé de lui parler mais elle m'a envoyé sur les roses avec une claque, réaction normale. La suite au prochain épisode.